Le vélo qui fait voyager

dimanche 14 août 2011

Etape 14: Galway - Clifden / 88 km (1100.5 km)





Le groupe du pub hier m'a achevé en me fracassant les oreilles. Je ne suis donc vraiment pas fâché de quitter Galway. Il faut encore que je me tape une vingtaine de km avant de me retrouver plus au calme et de trouver des chemins intéressants pour éviter la circulation.



Par contre, c'est la dernière fois que je mets les pieds chez un vélociste! Je regonfle mes pneus, on discute chaîne de vélo, et quelques km plus loin, en haut d'une côte pas très loin de Galway, pof, je déraille. Non! Je casse ma chaîne! Il y a de quoi devenir superstitieux!



Je ne commence pas par jeter mon vélo dans un talus pour passer mon énervement, non, non! Je me vois déjà en belle galère car je n'ai pas de maillon en rab et que j'ai eu un mal de chien à refermer la chaîne à la maison. J'improvise un atelier de campagne, facile, il y a des grosses pierres partout. Le maillon est complètement tordu mais je n'ai pas perdu le rivet. Je le remets tant bien que mal et là, je pète mon dérive-chaîne... Pour remettre un rivet, ca va encore, mais je ne pourrai plus l'utiliser pour dériver. Finalement, l'opération s'effectue assez rapidement. Je repars donc serein et assez content de moi car j'ai moins galéré qu'à la maison. Je me demande quand même quelle connerie j'ai pu faire, ca me paraît trop facile. Mais non, j'ai tout bien remonté correctement. Je me demande aussi combien de temps la chaîne va tenir cette fois. Je ne tarde pas à le savoir, elle recasse peu après et je suis perdu en plein Connemara. Mais je suis calme, la première réparation m'a donné confiance en moi. Sauf que cette fois, j'ai perdu le rivet. Il va donc falloir que j'enlève un maillon... Sans dérive chaîne. Je me débrouille avec une grosse pierre et ma clef d'antivol de roue qui a des ergots. Et je reprends la route dans au bout de quelques minutes. Pour l'instant, ça tient toujours.



On m'aurait parachuté au coeur de la Mongolie que je ne serais pas plus dépaysé. L'environnement ici est austère, encore plus que dans le Burren. Même les moutons ont déserté l'endroit. Ici, il n'y a que des champs de tourbe. Je m'imagine donc traverser le Turfmenistan (turf = tourbe). Ici tout est tellement humide que tout rouille: l'herbe, la pierre, les algues, la sonnette de mon vélo. L'eau elle-même rouille. Ca surprend quand on va aux toilettes: "Rhô mais quel est le gros dégueulasse qui n'a pas tiré la chasse! Ah ben non, en fait c'est juste la couleur de l'eau..."



Je me coltine un sacré vent de face qui n'arrête pas de souffler car dans la lande, il n'y a rien pour couper sa route. Mais je suis tellement absorbé par le paysage que je ne m'en soucie guère même si je tire la langue sur la fin. La batterie de mon téléphone est encore tombée en rade, je ne sais donc pas combien j'ai fait de km. Un cycliste rencontré au camping me dit une centaine. On verra bien.



Après tant de solitude, l'arrivée sur la touristique et bouillonnante Clifden me fait comme un choc. Avec toutes ces histoires, j'ai oublié de manger ce midi, je ne me suis gâvé que de barres de céréales. Les agneaux croisés sur la route avant d'arriver m'ont mis l'eau à la bouche. Ce sera donc resto et lamb shank ce soir.



Aller, maintenant c'est à mon tour de souffler un peu... Mais non, je tombe sur 3 francais rencontrés à Doolin. (en fait je ne fais que ça de retrouver des gens, normal on suit un peu tous la même route). C'est leur dernière soirée en Irlande, ils veulent faire la tournée des pubs... Bon, tant pis, je soufflerai demain!

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