Le vélo qui fait voyager

dimanche 9 août 2015

Drum Bun

Bucarest, Gara de Nord. Le tandem est dans le train alors que ce dernier n'accepte soit disant pas les vélos. En plus, il voyage gratuitement. Virág et Palinka sont donc très relax pour quitter Bucarest. C'est comme ça la Roumanie. Ce qui va de soi semble compliqué alors qu'il y'a toujours un arrangement pour ce qui est impossible. Des voyageurs les aideront même à descendre tout leur bazar et un policier à remonter le tandem.


Ce soir, Virág et Palinka passeront donc leur première nuit en Bulgarie.


Mais qu'ont-ils fait ces derniers temps?

Ils viennent de se reposer 3 jours à Bucarest dans la famille d'une amie roumaine vivant en France.

Ils ont été mieux accueillis que le roi Carol 1er au château de Pelés. Ils ont pu se reposer après leur périple dans la montagne et reprendre tous les kilos qu'ils avaient perdus en se régalant des bonnes soupes froides à la tomate, du mamaliga, des confitures, des placintas et des tortes que Dorina leur a préparé.


Comme c'était l'anniversaire de Viràg, ce dernier a même eu le droit à sa chanson d'anniversaire en roumain!


Par contre, Bucarest n'a pas le charme facile et présente de grands boulevards vides où les bâtiments en friche côtoient des buildings flambants neufs. Les pistes cyclables ont été créées par un tueur de cycliste en série et la vieille ville a peu de monuments à offrir. C'est plutôt un immense bar à ciel ouvert. Il faudrait dépenser beaucoup de temps et d'énergie pour découvrir les pépites dont Bucarest recèle certainement.


Viràg et Palinka se sont donc contentés de siroter différentes sortes de límonadas au soleil, de lancer des débats sur la place des testicules de dinde dans la gastronomie roumaine et surtout de paresser dans les différents parcs de la ville.


Et ça leur a fait beaucoup de bien. Car ils sont arrivés épuisés après leur traversée des Carpates.

Ils ont tout d'abord profité d'une accalmie pour dévaler les pentes sud de la Transfagarasan. Ils leur a fallu à peine 4h pour parcourir les 80km qui les séparaient de Curtea de Argès, la ville où Vlad Tépès serait enterré. En chemin il sont passés par un monumental barrage où des oiseaux leur ont offert un spectacle d'acrobaties aériennes de toute beauté.



Mais la pluie les a aussi rattrapé. Ce n'était pas gênant car il faisait bon mais ils sont quand même trempés. Ainsi, ils décident de se dégoter une pension pour la nuit.

Celle qui leur fait de l'œil s'appelle le Paradis. Ils auraient dû se douter que pour y aller ce serait l'enfer car forcément, elle se trouvait au sommet d'une côte aux pourcentages infernaux. Même si d'après les panneaux, aucune pente ne fait plus ni moins de 8% en Roumanie.

Lubie de Ceaucescu qui voulait interdire aux montagnes des élévations déraisonnables ou promotion sur les panneaux? On ne saura jamais! En tout cas, la pension était effectivement un vrai jardin d'Eden. Et il y avait des hamacs pour profiter du soleil couchant en sirotant une bière.


Le lendemain, leur hôte leur offre un pot d'une délicieuse confiture de rose maison en souvenir puis ils prennent la direction de Bran.

Ce devait être une étape de transition mais la route ne fait que monter et descendre. Heureusement, ils font la rencontre de Nikolaus, un sympathique cyclo viennois avec qui ils font un bout de route.


Même s'il doit y en avoir beaucoup d'autres, c'est la première fois qu'ils croisent un autre cyclo sur leur itinéraire. Ensembles, ils visitent un monastère puis continuent chacun de leur côté.

Nikolaus se rend aussi en Turquie mais il va couper par Targoviste tandis que Virág et Palinka continuent par la montagne.

Ils ont passé les difficultés du jour et sont prêts pour affronter le col de Ruçar-Bran le lendemain.


Ca devrait aller car ils partent de 680m pour atteindre 1270m. A peine 600m de dénivelé, une simple bosse après le col Balea. Mais là où la Transfagarasan était d'une loyale régularité, celui-ci est un sacré fourbe. Au bout d'une demi-heure d'effort à peine, ils sont déjà arrivés au sommet. C'est louche, ils ne sont qu'à 850m... Ils redescendent jusque 740m pour remonter jusque 1140 puis encore une fois pour remonter jusque 1270. Soit à la louche 200m de D+ supplémentaires! C'est ce qu'on appelle le 2e effet kiss-col !


Mais les gens sont sympas et les encouragent au passage: "Gré-ou, gré-ou" ! Un tzigane arrête même sa charette en les voyant et entame une danse au moment où ils passent. Elle doit etre bonne la tsuica du coin!

Récompense ultime, ils trouvent une jolie Pensiunea au pied du château de Bran qu'ils ont encore la force de visiter le jour même.


Eh oui, pour se relaxer après une dure ascension, Virág et Palinka ne trouvent rien de mieux à faire que de gravir d'innombrables marches d'escaliers !

Le château est associé à la terrible légende de Dracula mais loin d'y trouver une lugubre demeure, ils découvrent un joyeux château de campagne digne de conte de fée. L'exposition aborde le mythe évidemment, mais ce n'est pas le sujet principal et la visite est agréable.


Pour finir en beauté leurs pérégrinations carpatiennes le jour suivant, ils se rendent au Château de Pelès. En le voyant, ils se demandent si l'étymologie du mot "romantique" ne vient pas de "Romania". C'est très beau mais, assaillie par les touristes, la visite se révèle plus éprouvante que le dernier col qu'ils ont dû franchir pour arriver ici. Et pourtant, avec la chaleur, la fatigue et la circulation intenses, ils en ont bavé!


On peut dire qu'ils ont trouvé les cols des Carpates chauds mais tellement beaux! Malheureusement, il faut savoir faire abstraction des détritus de toutes sortes que les Roumains laissent traîner partout...


Ce côté de la transylvanie est extrêmement touristique et comme il n'y a pas d'autoroutes en Roumanie, l'unique accès pour la capitale est trop fréquenté à leur goût. Ils poursuivent donc leur périple jusque Bucarest en train.


Ils auraient encore dû traverser une plaine grillée par le soleil. L'ayant déjà fait en Hongrie, ils n'avaient pas très envie de recommencer. Ils étaient déjà assez cuits comme ça!

1 commentaire:

Laissez une rustine !