Le vélo qui fait voyager

dimanche 4 octobre 2015

(Zythocyclade 03/12 - Brasserie Caulier) La malédiction de la bière-garou

Ce weekend du 3 octobre est emblématique dans le monde de la bière. C'est le dernier jour de l'Oktoberfest de Munich et beaucoup en profitent pour organiser divers évènements brassicoles ce jour-là.

J'avais donc le choix, entre autre, de fêter l'anniversaire de la brasserie des 3 loups en région parisienne en compagnie de l'inventeur des dodéc'houblax ou profiter des portes ouvertes de la brasserie Caulier à Peruwelz (prononcez Pér-wé). Ce fut la deuxième alternative qui fut retenue pour des raisons de simplicité logistique.


Mais le thème du loup fut tout de même respecté: La Paix Dieu "Blue Moon" de la brasserie Caulier n'est brassée qu'une fois par mois, les nuits de pleine lune... Une vieille tradition qui aurait été initiée par les moniales de l'abbaye d'Amay dite de la Paix-Dieu. Selon Roger Caulier, notre guide-brasseur, les moniales du XIIIe siècle auraient profité de la clarté supplémentaire apportée par la pleine lune pour faire leur brassin mais il aurait aussi remarqué lui-même que les levures sont plus actives ces nuits-là.

Le laboratoire du Dr Moreau d'expérimentation de la brasserie
Bref une aura de marketing mystère règne autour de cette bière. Mais serait-elle également maudite?

C'est ce que mes 8 compagnons et moi-même nous demandons quand nous sortons enfin de Valenciennes avec une demie-heure de retard après une pause café pour l'une d'entre nous qui est malade, un arrêt supermarché pour l'un d'entre nous qui a oublié sa carte SD et un arrêt boulangerie pour un gourmand.

Arrivée en gare de Valenciennes. On est large, on va se boire un café?
Comme j'avais prévu de la marge, on commence à rattraper notre retard mais tout à coup les routes indiquées sur la carte se muent en chemins de terre dans la réalité. Nous n'avançons plus très vite et  encore, il n'a pas plu ces derniers temps.

Route facétieuse

Après un petit 18km en 2h (9 km/h de moyenne!), nous faisons halte au Baron, un restaurant de Gussignies dans l'Avesnois.

15h. Arriverons-nous avant la fin des portes ouvertes?
Nous ne l'avons pas choisi par hasard car c'est ici qu'on brasse la Cuvée des Jonquilles. L'endroit est pittoresque, près d'une rivière. Comme les villages avoisinants, les maisons mêlent joliment la brique et la pierre bleue.


Nous nous prélassons sur la terrasse ensoleillée en attendant notre repas. Nous profitons bien des 26°C au soleil (ou des 15°C à l'ombre) puisque nos plats ne semblent pas pressés d'arriver malgré notre faim de loup. L'attente en valait quand même la peine car c'était vraiment exquis cependant nous repartons à l'heure où nous avions prévu d'arriver à Peruwelz (Pér-wé, souvenez-vous).




Nous rejoignons le point de départ du RAVeL L98 qui devait nous permettre de faire un bon bout de chemin en site propre à l'écart de toute circulation automobile. Malheureusement, au bout d'une centaine de mètres, on se rend bien compte que le sentier à travers le bois d'Angre est impraticable avec nos montures. Nous nous voyons obligé de faire demi-tour si l'on ne veut pas perdre encore davantage de temps. En fait cette portion de RAVeL n'existe encore que sur la carte. Les belges sont farceurs...

La jungle belge
Un peu plus loin, un monsieur nous interpelle en voyant le tandem et nous discutons un petit bout. Quand il voit le 12, il trouve qu'on a vraiment de drôles de vélos. Mais le temps passe et nous devons y aller. Lorsqu'on fait mine de se mettre en route il nous dit "Minute!" d'un ton péremptoire puis ajoute "Vous allez quand même venir boire un verre, j'ai de la Jonquilles au frais!".

Nous sommes forts et ne tombons pas dans le piège. On décline l'invitation et nous poursuivons notre chemin sans rencontrer d'incidents supplémentaires. Nous suivons des canaux puis l'Escaut ou l'inverse.


Nous devions passer par le château de l'Hermitage dans le bois de Bon Secours mais on le loupe à cause d'une mauvaise lecture de carte. Si l'on en croit son surnom de "château de la solitude", il voulait certainement qu'on le laisse tranquille.


Nous atteignons enfin la brasserie Caulier à l'heure où nous avions prévu d'en partir. L'ambiance y est très sympathique. Des jambons tournent à la broche dans la cheminée. Nous avons roulé 2 heures sans pause à un bon rythme et la fatigue se lit sur tous les visages. Mais après s'être désaltérés avec de la Paix-Dieu de pleine lune, nous reprenons du poil de la bête.

... ou pas !

Roger nous fait la visite de ses installations. Comme ils ont mis en route un brassin pour la journée, nos narines frétillent sous les effluves de moût et de malt concassé.

Roger Caulier, passionné et très pédagogue dans ses explications

Ces cuves en cuivre cachent en fait des cuves en inox



Mais, Ô malédiction!, nous ne pourrons pas faire la dégustation car il faut déjà rejoindre St Amand pour ne pas manquer le dernier train. Nous traversons la forêt de Raismes entre chiens et loups . Nous apercevons quelques chevreuils. On n'entend que le chant des oiseaux. Le retour est très paisible.


Comme ce n'est pas la pleine lune, pas de loup-garous en vue. Pas de serpent non plus, au grand soulagement d'une zythocycliste sud-américaine pour qui forêt rime avec anaconda.


Finalement, la malédiction c'est que la balade nous a tellement plu qu'on devra y retourner l'année prochaine !


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